Un réseau de trafiquants impliqué dans la production et la distribution illicites de cigarettes de contrefaçon a été démantelé en Slovénie. Ces cigarettes étaient principalement destinées au marché français.
Ce démantèlement fait suite à une vaste enquête interrégionale à laquelle ont participé les autorités françaises et slovènes, avec le soutien d'Europol. Le 25 janvier, plus d’une centaine d’agents de police et de l’administration financière slovènes ont mené des perquisitions dans 11 sites à travers la Slovénie, et notamment dans des locaux industriels et des résidences privées.
Les autorités slovènes étaient assistées par des agents de police français, par des magistrats issus de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux, ainsi que par des agents d’Europol.
Des réunions de coordination régulières, sous l'égide d'Eurojust et d'Europol, se sont également tenues afin d’organiser les perquisitions à travers la Slovénie. Suite à cette action conjointe des forces de l’ordre, les marchandises suivantes ont été saisies :
- Plus de 26 tonnes de tabac ;
- 29 millions de filtres à cigarette ;
- Plusieurs machines servant à fabriquer des cigarettes ;
- Dix tonnes de papier imprimé pour les emballages.
Les biens saisis ont une valeur marchande estimée à 13 millions d’euros sur le marché français. Avant les perquisitions en Slovénie, la police française avait mené avec succès deux « journées d'action » en avril et en mai 2021, visant les trafiquants impliqués en France. Les autorités slovènes ont donc suivi le même chemin en se concentrant sur les suspects fabriquant ces produits illégaux, ce qui a contribué à l'efficacité de leur « journée d'action » du 25 janvier.
Le succès de cette opération est dû à une collaboration sans précédents entre les autorités françaises et slovènes. Le Centre européen de la criminalité financière et économique d’Europol (EFECC) a également joué un rôle fondamental en mettant en place une plateforme de communication sécurisée et en facilitant la coopération internationale entre la France, la Slovénie, ainsi que d’autres États membres de l’UE, par le recoupage des informations et par l’apport d’un appui analytique et de son expertise opérationnelle.
Les services européens des douanes et de répression luttent efficacement sur plusieurs fronts contre le commerce illicite.
Il ne s’agit pas de la seule opération réussie menée par les équipes des services européens de répression contre les réseaux de trafiquants impliqués dans le commerce illicite du tabac depuis ces derniers mois.
En décembre 2021, le Monde rapportait que la police de Meaux, associée à une équipe de douaniers, avait découvert un atelier contenant une chaîne complète de production de cigarettes de contrefaçon dans la zone industrielle de Poincy (Seine-et-Marne). Cette usine illicite est la première à être démantelée en France, ce qui démontre que le marché français est très lucratif pour les réseaux de trafic illicite. En plus des machines, les agents ont saisi :
- Plus de 3,5 millions de filtres à cigarette ;
- 850 000 paquets de cigarettes Marlboro de contrefaçon ;
- 12 jerrycans contenant 20 litres de colle chacun.
Par ailleurs, quelques jours seulement avant les perquisitions organisées en Slovénie, une opération menée conjointement par l’administration fiscale et la police nationale espagnoles, en collaboration avec l’Office européen de lutte antifraude, a mené à l’arrestation de huit personnes. Cette opération s'est déroulée au cours de 18 perquisitions effectuées dans des habitations et des bâtiments industriels de plusieurs provinces, dont Malaga et Séville.
Ce réseau criminel distribuait du tabac et des stupéfiants à l’échelle nationale et internationale, ce qui met en évidence le lien entre les différents commerces illicites. Les autorités ont ainsi saisi :
- 4 600 kilos de tabac coupé ;
- 1 182 plantes de cannabis ;
- Des paquets de tabac de différentes marques ;
- Des armes à feu et des munitions.
À propos du succès de ces enquêtes récentes, Tamás Sipos, Directeur de la prévention contre le commerce illicite pour l’Union européenne chez PMI a déclaré :
« Les récentes victoires des agences de répression en Europe témoignent de la nécessité de collaborer pour endiguer les réseaux de trafiquants impliqués dans le commerce illicite du tabac. Toutefois, la contrefaçon de cigarettes demeure une activité lucrative pour le crime organisé, et la route est encore longue avant de parvenir à l’éliminer. La police, les douanes, le système judiciaire, les législateurs et les entreprises privées doivent poursuivre leur collaboration dans l’UE afin de lutter efficacement contre cette activité. Les cigarettes de contrefaçon sont la forme la moins chère de tabac illicite, et impactent surtout les personnes les plus défavorisées, en les incitant à consommer des produits combustibles de qualité inférieure. Alors que PMI opère une transition vers un monde sans cigarettes, nous nous devons de redoubler d’efforts pour éliminer le commerce illicite, afin que, quels que soient leurs revenus, les fumeurs adultes qui continuent de fumer et de consommer de la nicotine aient accès à des alternatives à la cigarette qui soient licites, régulées et scientifiquement prouvées. »